dimanche 9 janvier 2011

Réflexions antispécistes: Alphonse de Lamartine





« Ma mère était convaincue, et j’ai comme elle cette conviction, que tuer les animaux pour se nourrir de leur chair et de leur sang est une des infirmités de la condition humaine ; que c’est une de ces malédictions jetées sur l’homme soit par sa chute, soit par l’endurcissement de sa propre perversité. Elle croyait, et je le crois comme elle, que ces habitudes d’endurcissement de cœur à l’égard des animaux les plus doux, nos compagnons, nos auxiliaires, nos frères en travail et même en affection ici-bas ; que ces immolations, ces appétits de sang, cette vue de chairs palpitantes sont faits pour brutaliser et pour endurcir les instincts du cœur.
Elle croyait, et je le crois aussi, que cette nourriture (Carné), bien plus succulente et bien plus énergique en apparence, contient en soi des principes irritants et putrides qui aigrissent le sang et abrègent les jours de l’homme. »
Cependant, il ajoutait:
Bien que la nécessité de se conformer aux conditions de la société où l'on vit m'ait fait depuis manger tout ce que le monde mange, j'ai conservé une répugnance raisonnée pour la chair cuite, et il m'a toujours été difficile de ne pas voir dans l'état de boucher quelque chose de l'état de bourreau."
« Confidences », Livre IV
(Alphonse de Lamartine défendait le végétarisme dans ses confidences, mais les pressions extérieures l'ont fait renoncer à le pratiquer).

3 commentaires:

  1. Les "pressions extérieures" existent toujours. C'est bien malheureux et j'entendais sur Europe 1 il y a quelques jours que de plus en plus d'hommes (sous-entendus "pauvres") aspiraient à un meilleur niveau de vie consistant notamment à manger de la viande (ou manger "plus" de viande). Entendre sur une radio de grande écoute qu'un niveau de vie plus élevé consiste donc à manger "plus" d'animaux m'a très énervée et bien attristée. Je me demandais pourquoi on ne pourrait pas reconsidérer notre façon de consommer et de manger. 2011 ne commence pas mieux que les précédentes.
    Daphnischloé

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  2. J'aimais déjà beaucoup Lamartine et sa poésie...Je ne connaissais pas ce texte : merci pour ce partage enrichissant. Li-lou

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  3. Jess (violette24)2 février 2011 à 22:40

    Comme quoi il y avait des végétariens à toutes les époques :)

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