dimanche 13 novembre 2011

Réflexions antispécistes: Marguerite Yourcenar


« Tout comme Zénon, il me déplaît de « digérer des agonies » [...]. Je me dis souvent que si nous n’avions pas accepté, depuis des générations, de voir étouffer les animaux dans les wagons à bestiaux, ou s’y briser les pattes comme il arrive à tant de vaches ou de chevaux, envoyés à l’abattoir dans des conditions absolument inhumaines, personne, pas même les soldats chargés de les convoyer, n’aurait supporté les wagons plombés des années 1940-1945. Si nous étions capables d’entendre le hurlement des bêtes prises à la trappe (toujours pour leurs fourrures) et se rongeant les pattes pour essayer d’échapper, nous ferions sans doute plus attention à l’immense et dérisoire détresse des prisonniers de droit commun. Dérisoire parce qu’elle va à l’encontre du but qui serait de les améliorer, de les rééduquer, de faire d’eux des êtres humains. »
Marguerite Yourcenar 
Les yeux ouverts, 1980 – 
Entretiens avec Matthieu Galey

5 commentaires:

  1. J'aime beaucoup ce que tu mets Joy :) Je découvre encore des personnes "bien" !

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  2. Si seulement... Ce serait bien, quand même. Hein ?

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  3. J'adore Marguerite Yourcenar, sa vie, ses écrits, ses traductions de poésie grecque...C'est une merveilleuse personne. Encore merci pour cet instant culturel de ton blog...Li-lou

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  4. J'ignorais ce côté de Marguerite Yourcenar... Merci.

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  5. C'est dur à lire mais tellement réconfortant aussi, de voir que nous ne sommes pas seuls à penser ainsi. j'aime particulièrement cette partie de ton blog. Merci Joy.
    Daphnischloé

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